mardi 13 septembre 2011

Une parole de Jean Chrysostome



« N’entends-tu pas cette parole du Seigneur : Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux (Mt 18, 20) ? Et là où un peuple aussi nombreux est uni par le lien de la charité, le Seigneur ne serait pas présent ? J’ai sa garantie : est-ce à ma propre force que je fais confiance ? Je possède sa parole : voilà mon appui, voilà ma sécurité, voilà mon havre de paix. Que l’univers se soulève, je possède cette parole, j’en lis le texte : voilà mon rempart, voilà ma sécurité. Quel texte ? Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20).



Le Christ est avec moi, que vais-je craindre ? Même si les flots de la mer ou la colère des puissants s’élèvent contre moi, tout cela est aussi peu de chose pour moi qu’une toile d’araignée. Et sans l’amour que j’ai pour vous, je n’aurais pas refusé de partir aujourd’hui même. Car je ne cesse de dire : Seigneur, que ta volonté soit faite (Mt 6, 10). Non pas ce que veut un tel ou un tel, mais ce que tu veux. Telle est ma tour, telle est ma pierre inébranlable, tel est mon appui immuable. Si c’est la volonté de Dieu que cela arrive, que cela arrive ! S’il me veut ici, je le bénis ; s’il m’appelle ailleurs, je le remercie. «



Extrait de l’homélie « l’Église est plus forte que le ciel »



Jean Chrysostome





Jean est né à Antioche sur l’Oronte, au milieu du quatrième siècle. Il s’apprêtait, après ses études, à suivre une carrière de haut fonctionnaire impérial. Mais il est attiré par la vie érémitique. L’ascèse, les privations affaiblissent sa santé. Il retourne à Antioche où il est ordonné diacre en 381, puis prêtre en 386.
Brillant, Jean attire des foules nombreuses. Son éloquence lui vaudra, après sa mort, le surnom de Chrysostome, ce qui veut dire « bouche d’or ». Il est ordonné évêque de Constantinople, contre son gré, le 26 février 398.
Jean se met alors à vouloir réformer l’Église et la société. Il suscitera l’hostilité de nombreuses personnes, en particulier de Théophile d’Alexandrie et de l’impératrice Eudoxie. Les manigances de Théophile lui vaudront d’être condamné à l’exil au synode du Chêne (403). C’est à ce moment-là qu’il prononce le discours qui suit. La mobilisation de la communauté chrétienne lui vaudra cependant d’être rappelé d’exil dès le lendemain. Ce ne sera pourtant que partie remise. Jean mourra en exil le 14 septembre 407.

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