lundi 21 novembre 2011

Célébrer la Mère de Dieu

Célébrer la Mère de Dieu


C’est à partir du Concile d’Ephèse (431) qui décerna à Marie le titre de «Theotokos» (Mère de Dieu) que le culte marial s’est instauré dans l’Église d’Occident. La première fête, fixée au 1er janvier, fut à Rome, celle de la Nativité de Marie ; mais elle fut supplantée par l’introduction à la fin du Ve siècle des quatre grandes fêtes du 2 février (Présentation au Temple), 25 mars (Annonciation), 15 août (Dormition) et 8 septembre (Nativité), alors même que deux seulement ont des appellations strictement mariales. La tradition a aussi toujours associé la figure de Marie aux liturgies de l’Avent et de Noël.

Pendant plusieurs siècles, l’Église romaine s’en tint ainsi aux «quatre Notre-Dame». Ce ne fut qu’à la fin du XIVe siècle que fut instituée la fête de la Visitation (commémorant la visite de Marie à sa cousine Élisabeth) et, un siècle plus tard, celle de la Conception de Marie (démarquée de ce que l’Église byzantine célébrait sous le nom de «Conception de sainte Anne»). D’autres fêtes mineures naquirent à la fin du Moyen Âge, parfois inspirées par les évangiles apocryphes, comme celle de la Présentation de Marie au Temple ; et aux temps modernes, telles la fête du Saint Nom de Marie (XVIIe siècle) ou celle du Rosaire ou de Notre-Dame du Mont-Carmel (XVIIIe siècle).

Tout en conservant l’essentiel de ces fêtes, la Concile Vatican II a voulu, selon l’explication de Paul VI, «introduire de façon plus organique, et en marquant davantage le lien qui les unit, la mémoire de la Mère dans le cycle annuel des mystères de son Fils» (Exhortation Marialis cultus 2).
Ainsi quelques fêtes secondaires ont été supprimées ; et deux des fêtes principales, celles de l’Annonciation du Seigneur et de la Présentation de Jésus au Temple, ont été rattachées, comme l’indique leur intitulé au cycle des fêtes du Seigneur.

Trois solennités sont désormais fêtées : la Maternité divine de Marie, le 1er janvier (qui retrouve ainsi l’ancienne fête romaine) ; la Conception immaculée de Marie, le 8 décembre ; et l’Assomption, le 15 août, qui célèbrent les deux derniers dogmes promulgués respectivement par Pie IX, en 1854, et Pie XII, en 1950.
Viennent ensuite deux fêtes : celles de la Nativité de Marie, le 8 septembre, et celle de la Visitation déplacée au 31 mai, avant la Nativité de Jean Baptiste, pour respecter la chronologie de Luc.
Enfin quatre mémoires sont obligatoires : la Présentation de Marie au Temple, le 21 novembre ; Notre-Dame des Douleurs, le 15 septembre, au lendemain de la Croix glorieuse ; Marie Reine, qui se célèbre le 22 août à la fin de l’octave de l’Assomption ; et Notre-Dame du Rosaire, le 7 octobre.
Des mémoires facultatives sont en lien avec des lieux de pèlerinage : Notre-Dame du Mont-Carmel, le 16 juillet, Notre-Dame de Lourdes, le 11 février, et la Dédicace de Sainte-Marie Majeure de Rome. La dernière fête le Cœur immaculé de Marie, au lendemain du Sacré-Cœur de Jésus.

Ainsi l’Église se confie-t-elle à la prière de la Mère de Dieu – «Accorde-nous, demande la prière d’entrée de la messe du 1er janvier, de sentir qu’intervient en notre faveur celle qui nous permit d’accueillir l’auteur de la vie, Jésus-Christ» – ; mais elle la présente aussi comme le modèle de notre prière : «Accorde-nous d’être dociles au souffle de l’Esprit, afin de pouvoir nous aussi comme elle te magnifier éternellement» (prière de la fête de la Visitation).


« sur le portail Internet des Fraternités de Jérusalem »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire