mardi 1 mars 2011

Avec Saint Joseph


Le « oui » de Joseph

En regardant la statue de Saint Joseph, accueillons cette parole du pape Paul VI : « Saint Joseph est le modèle des humbles, que le christianisme élève vers de grands destins.
Il est la preuve que, pour être de bons et authentiques disciples du Christ, il n’y a pas besoin
de “grandes choses” : il faut seulement des vertus communes, humaines, simples mais vraies
et authentiques. » Ces propos de Paul VI ont été repris par le pape Jean-Paul II en 1989
(Paul VI, allocution du 19 mars 1969. Cf Jean-Paul II, Redemptoris custos, n° 24). Ils peuvent alimenter notre méditation et notre prière de ce soir. Il n’y a pas besoin de grandes
choses pour être de bons et authentiques disciples du Christ … et c’est à cela que nous sommes appelés car, nous le savons, nous sommes réellement appelés, tous et chacun, à la sainteté. C’est là un don offert à chacun, don qui se traduit en une tâche, qui doit gouverner toute l’existence chrétienne. (Jean-Paul II, Novo millennio ineunte, n° 30).

De cette vie humble et modeste, de cette vie sainte, nous connaissons en Joseph la source profonde : la vie intérieure qui unifie l’existence trop souvent morcelée et tiraillée entre des exigences multiples, la vie intérieure menée dans l’intimité immédiate de Jésus et Marie.
Et nous nous savons appelés nous aussi à une vie intérieure de qualité qui unifie notre existence. Qu’en est-il de notre vie intérieure dans notre existence morcelée, qu’en est-il de notre prière qui ouvre le cœur à l’amour de Dieu ainsi qu’à l’amour de nos frères
(Cf. Novo millennio ineunte, n° 33) ?

Saint Joseph a consacré, comme Marie, la totalité de son affection et de ses forces au seul
service du dessein de Dieu. Ce dessein de Dieu, ce n’est pas lui, Joseph, qui l’a conçu en demandant ensuite au Seigneur de bien vouloir l’approuver…
Ce dessein, il l’a reçu dans la foi. Il a répondu « oui » à la mission que le Seigneur lui confiait : exercer les responsabilités d’un père terrestre à l’égard du Fils de Marie.
Son avenir tel qu’il l’envisageait, sa vocation à l’amour conjugal et familial, il les a transformés
en une offrande de tout lui-même, de ses forces et de son cœur, au service du Messie Sauveur, Fils du Très-Haut, Dieu-avec-nous. Quel exemple pour nous qui sommes parfois tellement déroutés dans notre existence et qui hésitons à accepter les événements, les interrogations que nous n’avons pas prévues !

Le oui de Joseph n’a pas été le oui d’un seul instant. Il s’est développé au fil des années, dans sa vie familiale, dans sa vie de travail. L’artisan de Nazareth, selon une expression de Jean-Paul II, a pratiqué le travail comme expression de l’amour (Redemptoris custos, § 4)…
Et nous, que dirions-nous de nos activités professionnelles ? de nos activités sociales ?
Quant à la sainte famille, unique en son genre par le mystère dont elle était dépositaire,
n’est-elle pas le modèle de toutes les familles appelées à imprégner leur vie de l’élan de l’amour répandu en nos cœurs par l’Esprit Saint, l’amour qui nous fait dire à Dieu : notre Père et
qui nous fait vivre en frères ?

Le oui de Joseph donné une fois pour toutes, le oui de Joseph uni à celui de Marie et vécu au long des jours, des semaines et des années, ce oui s’inscrit dans le oui du Fils au Père éternel, dans le oui de Jésus à son Père qui est aussi notre Père. Au terme de cette journée, au terme de ce pèlerinage, n’y a-t-il pas dans nos cœurs un appel du Seigneur auquel il désire que nous apportions réponse avec une générosité et une ferveur renouvelées ?

Mgr Robert Wattebeld, évêque de Nîmes, 1er mai 2005

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