jeudi 31 mars 2011

Jean Paul II, le pèlerin infatigable

Le 8 avril 2005, sur la Place Saint-Pierre, le monde entier était là pour les obsèques de Jean-Paul II. Ce rassemblement des plus grandes personnalités de la planète comme des plus simples des fidèles exprimait à lui seul la formidable aura internationale qu'avait acquise le pape Jean-Paul II. Dès le début de son pontificat, le pape polonais n'a pas voulu rester enfermé dans Rome. Comme il l'affirmait à des évêques péruviens : « Si le monde ne vient pas à Rome, Rome ira à la rencontre du monde ». Paul VI, déjà, avait commencé à voyager.


Jean-Paul II n'hésitera pas à prendre son bâton de pèlerin et à parcourir le monde. On compte à son actif 146 voyages en Italie et 104 pour l'étranger. Il visitera 259 villes italiennes et 131 états indépendants. Il parcourra tous les continents. Seuls quelques pays, comme la Russie et la Chine, lui fermeront leurs portes malgré le désir qu'il avait d'aller y saluer leurs habitants et tout particulièrement leurs communautés chrétiennes. Sans minorer sa fonction de chef d'Etat ni sa volonté de rencontrer les responsables politiques des états, c'est surtout comme pasteur que Jean-Paul II envisage ses voyages.


Il est ce successeur de Pierre qui vient « confirmer ses frères dans la foi ». Il prépare ses voyages avec soin, se fait expliquer la situation du pays, de l'Eglise. Il apprend quelques mots pour pouvoir saluer dans la langue locale. Il ne néglige jamais de rencontrer les prêtres, les religieuses, les séminaristes et les novices, les délégués des autres Eglises chrétiennes ou les responsables des autres religions. Il a une attention toute particulière pour les malades. Mais surtout, avec tous, il prie et célèbre le sacrifice eucharistique. Evêque placé à la tête d'une province ecclésiastique.Les cardinaux sont les premiers collaborateurs du papeService confié à un membre de l'Eglise.Appellation donnée aux évêques, aux prêtres en raison de la mission pastorale qui leur est confiée.Chrétien qui a reçu le sacrement de l'Ordre pour être signe du Christ pasteur.Personne inspirée par Dieu pour être son porte parole.


Des voyages parfois à risques


Certains voyages du pape ont été parfois des voyages à risques : contre l'avis des diplomates du Saint-Siège, en pleine guerre des Malouines, Jean-Paul II s'est rendu en Angleterre avant de rejoindre l'Argentine. En 1983, au Nicaragua, il n'hésite pas à affronter le régime sandiniste. Ses voyages en Pologne ont eu un poids politique certain et l'image de Jean-Paul II glissant une prière dans les pierres du Mur du Temple à Jérusalem reste présente dans toutes les mémoires. Sa grande confiance en la Vierge Marie le fait venir en pèlerin dans tous les grands sanctuaires mariaux du monde entier.


Comment ne pas rappeler ses deux pèlerinages à Lourdes, en 1983 et, en 2004, quelques mois avant sa mort ? Jean-Paul II aime les jeunes et les jeunes le lui rendent bien. Ils répondent avec enthousiasme à ses invitations, que sont les Journées Mondiales de la Jeunesse, en venant du monde entier. En fait, le pape Jean-Paul II a perçu les enjeux du phénomène actuel de la mondialisation. A travers ses voyages, ce pape pèlerin a été le témoin particulièrement éloquent d'une véritable mondialisation de l'amour.


Jean-Pierre cardinal Ricard Archevêque de Bordeaux Evêque de Bazas


http://www.eglise.catholique.fr/

mercredi 23 mars 2011

Une prière


"Sainte Trinité, nous te remercions d'avoir fait don à l'Église du pape Jean Paul II et d'avoir fait resplendir en lui la tendresse de ta paternité, la gloire de la Croix du Christ et la splendeur de l'Esprit d'Amour.

Lui, s'en remettant totalement à ton infinie miséricorde et à l'intercession maternelle de Marie, nous a donné une image vivante de Jésus Bon Pasteur et nous a indiqué la sainteté comme mesure éminente de la vie chrétienne ordinaire, comme chemin pour atteindre la communion éternelle avec Toi.

Accorde-nous, par son intercession, selon ta volonté, les grâces que nous implorons, dans l'espoir qu'il soit bientôt compté au nombre de tes saints.

Amen."

Prière pour implorer la grâce par l'intercession de Jean Paul II

mercredi 16 mars 2011

Prière pour les familles de la terre

" Toi qui t'es fait homme et qui as voulu

être membre d'une famille humaine,

enseigne aux familles les vertus qui brillèrent

dans la maison de Nazareth.

Fais qu'elles restent unies,

comme Toi et le Père n'êtes qu'Un

et qu'elles soient un témoignage vivant

d'amour, de justice et de solidarité;

fais qu'elles soient une école du respect,

de pardon et d'aide mutuelle,

afin que le monde croie;

fais qu'elles soient une source de vocations

au sacerdoce, à la vie consacrée

et à toutes les autres formes

d'intense engagement chrétien".

Exhortation Apostolique " Ecclesia in America" 22 janvier 1999

mercredi 9 mars 2011

Entros dans ce temps de Carême de la main de Marie...


« Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vide» (Lc.53).

Ces paroles que la Vierge Marie a prononcées dans son Magnificat sont à la fois une louange à Dieu le Père et un appel que chacun de nous peut accueillir dans son cœur et méditer en ce temps de Carême.

Temps de la conversion, temps de la Vérité qui nous « fera libres » (Jn 8, 32), parce que nous ne pouvons pas tromper celui qui scrute « les reins et les cœurs » (Ps 7, 10).

Devant Dieu notre Créateur, devant le Christ notre Rédempteur, de quoi pourrions-nous tirer orgueil ? Quelles richesses ou quels talents pourraient nous donner quelque supériorité ?Les vraies richesses, celles qui ne passent pas, Marie nous enseigne qu’elles viennent de Dieu ; nous devons les désirer, en avoir faim, tout abandonner de ce qui est factice et passager, pour recevoir ces biens et les recevoir en abondance.

Convertissons-nous, abandonnons le vieux levain (1 Co 5, 6) de l’orgueil et de tout ce qui conduit à l’injustice, au mépris, à la soif de posséder pour nous-mêmes argent et pouvoir.

Si nous nous reconnaissons pauvres devant Dieu – ce qui est vérité, et non pas fausse humilité - , nous aurons un cœur de pauvre, des yeux et des mains de pauvres pour partager ces richesses dont Dieu nous comblera : notre Foi que nous ne pouvons garder égoïstement pour nous seuls, l’Espérance dont ont besoin ceux qui sont privés de tout, la Charité qui, comme Dieu, nous fait aimer les pauvres d’un amour de préférence.

L’Esprit d’Amour nous comblera de mille biens à partager ; plus nous les désirerons, plus nous les recevrons en abondance.Si nous sommes véritablement ces « pauvres en esprit » à qui est promis le Royaume des cieux (Mt 5, 3), notre offrande sera agréable à Dieu.

Même notre offrande matérielle, que nous avons coutume de faire pendant le Carême, si elle est faite avec un cœur de pauvre, est une richesse, car nous donnons ce que nous avons reçu de Dieu pour être distribué : nous ne recevons que pour donner. Comme ces cinq pains et ces deux poissons du jeune homme que les mains du Christ ont multipliés pour nourrir une foule, ce que nous offrirons sera multiplié par Dieu pour les pauvres.

Sortirons-nous de ce Carême le cœur suffisant, plein de nous-mêmes, mais les mains vides pour les autres ? Ou arriverons-nous à Pâques, guidés par la Vierge du Magnificat, avec une âme de pauvre, affamée de Dieu, et avec les mains riches de tous les dons de Dieu à distribuer au monde qui en a tant besoin ?« Rendez grâce à Dieu, car il est bon : éternel est son amour » (Ps 117, 1)

Jean Paul II

mardi 1 mars 2011

Avec Saint Joseph


Le « oui » de Joseph

En regardant la statue de Saint Joseph, accueillons cette parole du pape Paul VI : « Saint Joseph est le modèle des humbles, que le christianisme élève vers de grands destins.
Il est la preuve que, pour être de bons et authentiques disciples du Christ, il n’y a pas besoin
de “grandes choses” : il faut seulement des vertus communes, humaines, simples mais vraies
et authentiques. » Ces propos de Paul VI ont été repris par le pape Jean-Paul II en 1989
(Paul VI, allocution du 19 mars 1969. Cf Jean-Paul II, Redemptoris custos, n° 24). Ils peuvent alimenter notre méditation et notre prière de ce soir. Il n’y a pas besoin de grandes
choses pour être de bons et authentiques disciples du Christ … et c’est à cela que nous sommes appelés car, nous le savons, nous sommes réellement appelés, tous et chacun, à la sainteté. C’est là un don offert à chacun, don qui se traduit en une tâche, qui doit gouverner toute l’existence chrétienne. (Jean-Paul II, Novo millennio ineunte, n° 30).

De cette vie humble et modeste, de cette vie sainte, nous connaissons en Joseph la source profonde : la vie intérieure qui unifie l’existence trop souvent morcelée et tiraillée entre des exigences multiples, la vie intérieure menée dans l’intimité immédiate de Jésus et Marie.
Et nous nous savons appelés nous aussi à une vie intérieure de qualité qui unifie notre existence. Qu’en est-il de notre vie intérieure dans notre existence morcelée, qu’en est-il de notre prière qui ouvre le cœur à l’amour de Dieu ainsi qu’à l’amour de nos frères
(Cf. Novo millennio ineunte, n° 33) ?

Saint Joseph a consacré, comme Marie, la totalité de son affection et de ses forces au seul
service du dessein de Dieu. Ce dessein de Dieu, ce n’est pas lui, Joseph, qui l’a conçu en demandant ensuite au Seigneur de bien vouloir l’approuver…
Ce dessein, il l’a reçu dans la foi. Il a répondu « oui » à la mission que le Seigneur lui confiait : exercer les responsabilités d’un père terrestre à l’égard du Fils de Marie.
Son avenir tel qu’il l’envisageait, sa vocation à l’amour conjugal et familial, il les a transformés
en une offrande de tout lui-même, de ses forces et de son cœur, au service du Messie Sauveur, Fils du Très-Haut, Dieu-avec-nous. Quel exemple pour nous qui sommes parfois tellement déroutés dans notre existence et qui hésitons à accepter les événements, les interrogations que nous n’avons pas prévues !

Le oui de Joseph n’a pas été le oui d’un seul instant. Il s’est développé au fil des années, dans sa vie familiale, dans sa vie de travail. L’artisan de Nazareth, selon une expression de Jean-Paul II, a pratiqué le travail comme expression de l’amour (Redemptoris custos, § 4)…
Et nous, que dirions-nous de nos activités professionnelles ? de nos activités sociales ?
Quant à la sainte famille, unique en son genre par le mystère dont elle était dépositaire,
n’est-elle pas le modèle de toutes les familles appelées à imprégner leur vie de l’élan de l’amour répandu en nos cœurs par l’Esprit Saint, l’amour qui nous fait dire à Dieu : notre Père et
qui nous fait vivre en frères ?

Le oui de Joseph donné une fois pour toutes, le oui de Joseph uni à celui de Marie et vécu au long des jours, des semaines et des années, ce oui s’inscrit dans le oui du Fils au Père éternel, dans le oui de Jésus à son Père qui est aussi notre Père. Au terme de cette journée, au terme de ce pèlerinage, n’y a-t-il pas dans nos cœurs un appel du Seigneur auquel il désire que nous apportions réponse avec une générosité et une ferveur renouvelées ?

Mgr Robert Wattebeld, évêque de Nîmes, 1er mai 2005